Fin de partie : debrief

Debrief rapide de Ruchel

Après de chauds remerciements à notre arbitre VDA préféré : merci, oh, Grand Maître des Horloges ! Sans ta persévérance et ta gestion scrupuleuse de la partie, point de plaisir pour nous, généraux, commandant des magnifiques troupes virtuelles !

Les points clefs (pour conforter les commentaires de Brunswick)

1) séances préliminaires de discussions et d'alignement sur la stratégie exemplaires. Au final, un plan est arrêté, avec chacun un rôle, un plan au service d'un objectif commun. Du bon management !
Brunswick a effectivement chronométré les étapes de la 1ère semaine pour optimiser les déplacements de chacun. Nous savions qu'une des clés était un parfait recul, minimisant les pertes et allongeant les distances.

2) Un remarquable plan de déplacement de ravitaillement. Arrivés à l'heure H, jour J : pas 1 minute de retard. Les ravitaillements ont été préparé et gérés avec maestria !

3) Nous étions dans l'inconnu sur les axes de déplacement des Français.
L'une des routes les plus courtes était celle de Erfurt - Eisleben. Or 0 inquiétude pendant de nombreux jours. Se pointe plus tard une div de cav Française (j'ai cru Murat, mais c'était Lannes). Je m'attendais à me faire enfoncer par ce corps français. Que nenni ?! D'où la défense de Eisleben, avec 1 journée de repos inattendues pour 2 divisions de Ruchel.

4) Nous avions conscience qu'il fallait envoyer des patrouilles dans tous les sens pour capter des informations. Historiquement, les recos etc..., ce n'est pas le point fort des prussiens en 1806.
Surprise, maintenant que j'apprends que les français se sont questionnés de ces patrouilles largement parties vers le sud ou vers l'ouest  

5) AG (avant-garde Ruchel) devait barrer la route de Magdebourg ou celle vers Halle, pendant la remontée de la colonne, augmentée de Scharnhorst vers Magdebourg. Alors que Hohenlohe et Brunswick, j'étais frustré de ne pas avoir encore combattu. Scharnhorst est resté aux côtés de AG pour taper du français, hors contexte stratégique. Vous le lirez dans ma prose.

6) la confiance dans son chef est clé. Exemple : j'ai reçu un ordre de Brunswick de le rejoindre en traversant la Saale. L'arbitre peut témoigner que ce n'était pas mon choix, mais j'ai engagé la manœuvre requise "Brunswick doit avoir une meilleure vue d'ensemble que moi". Pour revenir sur mes pas, ensuite (rage)

Bref, hormis le combat du dernier jour, promenade de santé pour les troupes de Ruchel ...  
En espérant que cela éclaire les autres joueurs.

Merci à vous tous de ces 2 ans belliludiques. Superbe expérience. Prêt pour la prochaine !

Sur nos dissensions/soucis de communication :

Augereau à Lannes le matin du 10 octobre :
"Je suis désespéré, mon cher Général, de ne pouvoir voler à votre aide aussi promptement que je le désirerais, mais les derniers ordres que j'ai reçu du prince Alexandre (c'est Berthier !) m'ordonnaient de me rendre à Cobourg sans me donner aucune instruction. (...) Je regrette beaucoup qu'avant votre départ vous ne m'ayez pas fait part des mouvements que vous faites faire à votre corps d'armée. J'aurais pu faire coïncider mes opérations sur les vôtres."

Le cas Bernadotte le 14 octobre :
Lettre de l'Empereur remise à Naumbourg au prince de Pontecorvo à 3 heure du matin (matinée de Iean et de Auerstaedt !) : "Le Maréchal Bernadotte avait reçu l'ordre de se rendre à Dornburg, il est très nécessaire qu'il s'y soit rendu."
Lettre du 23 octobre de l'Empereur " Je vous avais fait connaître, dans la nuit du 13 au 14, que si vous étiez à Naumbourg vous deviez marcher sur le Maréchal Davout et le soutenir. Vous étiez à Naumbourg quand cet ordre est arrivé. Il vous a été communiqué et cependant vous avez préféré faire une fausse marche, pour retourner à Dornburg, et par là vous ne vous êtes pas trouvé à la bataille, et le Maréchal DAVOUT a supporté les principaux efforts de l'armée ennemie".

Finalement, on a été plutôt mieux !

Mercurocrum a écrit:

Historiquement, les recos etc..., ce n'est pas le point fort des prussiens en 1806.

D'accord, mais quel est le point fort des Prussiens en 1806 ?

Plus sérieusement je me suis posé la question de savoir si les règles de combat intègrent la différence des doctrines tactiques, car là aussi le Prussien était très largement inférieur.

Un jeu n'est jamais qu'une simulation qui ne peut qu'imparfaitement et incomplètement restituer la complexité d'une campagne. Tout jeu sur la campagne de 1806 ne peut de toute façon pas restituer la surprise stratégique conçue par Napoléon, ce qui rend non seulement possible, mais plus que probable la fuite des Prussiens vers l'Elbe.
Et oui Greg : je me suis auto-convaincu que nous avions une chance d'intercepter l'ennemi au nord de Leipzig. Cela ne signifie absolument pas que tu l'as dit, mais c'est comme ça que je l'ai compris. Après coup, je me dis que j'aurais dû en rester à mes intentions premières, mais c'est toujours tellement plus facile après-coup... C'est justement l'un des charmes du jeu je trouve : rendre possible des erreurs d'appréciations de la situation en raison du brouillard de guerre. Peu de jeu le restitue aussi bien je trouve.
Je maintiens quant-à moi : les Prussiens méritent leur victoire, ils ont été plus efficaces que nous, bravo messieurs !!!
Et puis, contrairement à JC, vous vous en êtes aperçus, le calcul des mouvements n'est pas forcément mon point fort... Peut-être faudra-t-il, pour les Français, changer de commandant en chef si prochaine campagne il y a ?

Par ailleurs, remporter la victoire sur une armée française qui cumulent autant d'avantages sur leurs adversaires dans le jeu (nombre, qualités, ravitaillement, vitesse...), je maintiens là encore : bravo messieurs !!!!!
En tout cas cette partie fut un véritable régal !!!! Deux ans déjà ? Je ne les ai pas vu passer pour ma part...

Ouais, bon, ils se sont barrés quoi...

Bon, je suis un peu mauvaise langue: bravo à nos valeureux adversaires bien sûr!

Tedeum a écrit:

Ouais, bon, ils se sont barrés quoi...

Exactement !
En 1806, la Reine Louise et quelques conseillers du Roi ont poussé les armées prussiennes au combat, alors qu'elles étaient :
- en infériorité numérique
- déplacement plus lent
- pratiques militaires datées
- chaîne de commandement inadaptée
- obligée d'emporter des ravitaillements en de longs convois
....

Je ne dis pas que la victoire à ce jeu / dans cette partie est méritée. Mais je pense que c'était le seul choix possible pour le prussien.
C'était le bon choix Monsieur, bon choix Madame
Et au revoir !
https://www.youtube.com/watch?v=0obJfkU9xB4

Que pensez-vous des amendements que j'ai hasardé pour amener la campagne vers plus de fun/plus d'options pour le Prussien ? Fil de discussion what if.

Citation :

Je ne dis pas que la victoire à ce jeu / dans cette partie est méritée. Mais je pense que c'était le seul choix possible pour le prussien. C'était le bon choix Monsieur, bon choix Madame

Bien sûr que c'était le bon choix; le seul choix, en réalité. Je n'arrive pas à imaginer une seule configuration, même en cherchant bien, où l'armée prussienne serait parvenue à vaincre les Français en bataille rangée.

Victoire entièrement méritée parce que même en ayant choisi la fuite éperdue, le sauvetage du gros de l'armée n'était pas garanti du tout. Preuve en est, vous avez retraité au mieux mais avez quand même eu chaud aux fesses!

Je reste convaincu qu'une victoire française reste tout à fait possible même dans une option prussienne de retraite d'emblée vers l'Elbe (je rappelle que Scharnhorst avait lui-même proposé ce plan à l'époque) et que dans le cas présent, sans la retenue / prudence du début côté français le résultat aurait pu être différent. Et même avec cela, il était aussi possible que l'engagement autour de Leipzig dégénère en bataille rangée qui aurait là aussi tourné à l'avantage du Français. Même si je reconnais que cela reposait sur un pari : espérer qu'en offrant comme appât un corps français sur les positions défensives de Leipzig - il y aurait eu de la casse et personnellement, comme Soult j'aurais choisi l'option contournement - les Prussiens se seraient engagés à fond (ce que leur instinct naturel les aurait incités à faire, mais cela, Soult ne pouvait pas le savoir avec certitude).

J'ai vu Jérôme tes propositions de what-if. C'est intéressant, même si ça change la configuration de la campagne. Personnellement j'ai tendance à rester sur les scénarios proposés par l'auteur (nombreuses parties de test et moins de travail pour l'arbitre - rien que la gestion de vos innombrables patrouilles m'a déjà bien occupé !!). Au delà je pense que l'objectif de ce système est de rendre compte d'une ambiance, de certaines problématiques auxquels les généraux de l'époque pouvaient être confrontés (brouillard de la guerre, latence dans les communications... quand elles existent !) tout en restant abordable et - je l'espère - amusant pour les joueurs. Certains aspects sont ainsi volontairement macro (cf. les combats) ou simplifiés.

Pour finir. Je suis toujours sur le compte-rendu (exhumer 2 ans de correspondance ça prend du temps). Ensuite sans doute une pause de quelques mois avant que je propose une nouvelle partie sans doute avec inversion des camps (l'EM prussien prendrait les Français) et sur une nouvelle époque (hiver ou été 1807, Printemps 1813, Automne 1805, Espagne... le choix est vaste !).

Je suis d'accord, monsieur l'arbitre! La victoire française n'était pas du tout hors de portée.

Encore une fois, se jeter sur les remparts de Leipzig en infériorité numérique relève de l'inconscience, ou du sacrifice; seul un ordre venu d'en haut aurait pu m'en convaincre / m'y contraindre.

Parfaitement d'accord pour prendre les ennemis des Français dans la prochaine campagne! Et puisque tu es en pleine hésitation, moi je te propose d'emblée Russie 1812... Tout le monde est d'accord? Blague à part, ça peut faire une bien belle campagne!

Tedeum a écrit:

Je suis d'accord, monsieur l'arbitre! La victoire française n'était pas du tout hors de portée.
Parfaitement d'accord pour prendre les ennemis des Français dans la prochaine campagne! Et puisque tu es en pleine hésitation, moi je te propose d'emblée Russie 1812... Tout le monde est d'accord? Blague à part, ça peut faire une bien belle campagne!

Je ne sais pas si il n'existe pas une stratégie de fuite prussienne tout bonnement imparable à partir des positions de départ.
Le Prussien peut très bien évacuer Leipzig sans avoir refait le plein en ravitaillement, ne même pas envoyer de cavalerie en arrière garde au sud de Leipzig. Et ne pas envoyer la colonne Brünswick de Mersebourg à Leipzig.
Il perdrait finalement peu de monde en agissant ainsi, et la partie serait ennuyeuse à mourir.
Imparable je pense en bétonnant la zone Eisleben Halle contre une infiltration en force de Murat qui serait parti loin en avant des Marche à Terre pour tenter de prévenir ce scénario.

OK mes propositions alternatives nous présentent finalement une autre situation. Mais ça pourrait amener une explication plus sérieuse sur les champs de bataille.

D'accord pour rempiler quand Rémi aura pu souffler ou quand un autre arbitre sera sorti du rang. N'importe quel théâtre mais si possible avec une situation moins dissymétrique.